Étiopathie [etjopati] n.f. ; 1972 ; de étio- (du grec aitia, cause) et –pathie (du grec pathos, souffrance)
« Méthode d’analyse des pathologies qui cherche à soigner une maladie en remontant, par un enchaînement de cause à effet, jusqu’à son point d’origine. La thérapeutique consiste à éliminer la cause de départ par des méthodes manuelles entraînant la disparition des symptômes et leurs conséquences. »

Bien qu’elle existe depuis 1963, l’Étiopathie est encore peu connue. Elle est souvent confondue avec d’autres disciplines de médecine manuelle comme l’ostéopathie et la chiropractie. Et pour cause, l’aspect visible de ces thérapeutiques, les manipulations, sont parfois semblables. Les gestes qui soignent n’ont pas été inventés par les ostéopathes, les chiropracteurs ou les étiopathes. Ils sont l’héritage des rebouteux d’autrefois qui se sont transmis ces techniques de génération en génération. Les médecines manuelles existaient déjà au VIe siècle avant J.C. avec la iatraliptique. Bien avant, elle était enseigné dans les écoles de Cos et de Cnide en 1300 avant J.C. Cependant, les manipulations ne définissent pas une pratique, ce ne sont que des outils de la même manière qu’un marteau ne définit pas un métier. Il peut être utilisé indifféremment par un maçon, un charpentier ou un ferronnier.

L’aspect principal de l’étiopathie n’est pas visible, pour le patient, durant la consultation. Il s’agit de toute la démarche intellectuelle du praticien pour faire le lien entre les signes présentés par le malade et la cause de ses maux. Ce qui fait la spécificité de l’étiopathie est détaillé dans l’ouvrage « Principes fondamentaux pour une médecine étiopathique » de Christian Trédaniel, Fondateur de l’Étiopathie.

Avant d’accoucher de l’Étiopathie, Christian Trédaniel participa quelque temps aux débuts de l’ostéopathie française. Partageant les fruits de ses découvertes, il enseignera tout au long des années 60 et 70 avec une extrême rigueur. Certains de ses élèves n’iront pas au bout de cette longue gestation et le quitteront en cours de route pour créer des écoles d’ostéopathie, où ils dispenseront un enseignement basique.

Après plus de vingt ans de recherches, Christian Trédaniel abandonnera le terme d’ostéopathie qui était devenu à ses yeux trop flou car regroupant trop de pratiques différentes (mécanique, énergétique, magnétique, biodynamique, fluidique, somato-émotionnelle, quantique, informationnelle, …), toutes fragmentaires et restreintes à un nombre de pratiques manuelles plus ou moins limité. Surtout, l’ostéopathie n’était pas à même de se doter de l’outil intellectuel nécessaire à atteindre l’objectif que Christian Trédaniel s’était fixé : établir une véritable généalogie des pathologies.

Aujourd’hui, un certain nombre d’ostéopathes tend à se rapprocher de la méthode Étiopathique créant ainsi des confusions entre les deux disciplines. La seule garantie de prise en charge étiopathique est de consulter un Étiopathe inscrit aux RNE (Registre National des Étiopathes). Le registre est mis à jour chaque année et déposé au ministère de la sante. Il est accessible en ligne sur le site de l’Institut Français d’Étiopathie.

Quelques spécificités de l’Étiopathie :

• L’Étiopathie est une approche scientifique du corps humain. Tous les raisonnements respectent les lois de l’anatomie et de la physiologie décrites dans les ouvrages de référence. L’Étiopathie n’applique donc pas de théorie qui ne soit reconnue sur le plan scientifique. Les manipulations de type énergétique, ostéopathie crânienne, équilibrage du liquide céphalo-rachidien, mouvement respiratoire primaire (MRP) ne font pas partie du champ de compétences de l’étiopathe.

• L’Étiopathie est une approche mécaniste. Le traitement étiopathique est exclusivement manuel : ni appareils, ni courants électriques, ni onguents. L’action est purement mécanique, il n’y a pas d’intervention d’une quelconque énergie, force magnétique ou autre pouvoir mystique. L’étiopathe maîtrise à la fois des techniques manuelles ancestrales de réduction d’entorse articulaire déjà utilisées en Grèce antique, mais aussi les techniques issues de recherches plus récentes en biomécanique articulaire. L’approche mécaniste de l’Étiopathie a également permis d’élaborer un ensemble de techniques manuelles à destination des viscères, du système circulatoire et du système nerveux.

• L’Étiopathie est déterministe et rationnelle. Par conséquent, l’application du principe de causalité ne laisse pas de place au hasard. S’il y a un symptôme, il y a nécessairement une cause. Le travail de l’étiopathe est d’identifier la structure en souffrance et de remonter l’enchainement de cause et effet jusqu’à la structure causale.